J'ai envie de revivre ces instants passés que je discerne de plus en plus difficilement les jours passant.

Je ne comprends pas vraiment cette envie de reculer alors que la raison impose d'avancer. Je me ferme de plus en plus. Je deviens hermétique au bonheur, au malheur. Je regarde juste derrière et envie d'y revenir. Comme une envie de se réfugier dans un lieu isolé, d'y fermer les yeux et de dormir d'un repos apaisant.

Pourtant mon passé, à ce que je m'en souvienne n'est pas vraiment un florilège de bon souvenirs, bien au contraire. Alors pourquoi..

Peut être pour tout changer, repartir des fondations pour construire quelque chose de cohérent.
Peut être par peur sociale, quand on es petit on ne pense qu'à s'amuser, etc. Pas de soucis, de responsabilités.
Peut être par peur d'avancer. Alors on recule pour éloigner les échéances inéluctables.
Peut être par peur de vieillir, peur de mourir.

Peut être pour ne plus être jugé.
Peut être pour ne plus me juger.

Et qui sait, peut être pour ne plus rien juger.

Je suis vide à l'intérieur. Je canalise ce qui reste de lucidité pour renvoyer une image sociable à l'extérieur.

Je suis sûrement une bombe à retardement.

J'en suis au point ou la seconde suivante me fait peur. Une peur viscérale, inexplicable. Maladive sûrement.

J'ai une saleté de vide qui me ronge, me lacère et je reste de marbre.

Jusqu'à quand et jusqu'à quoi ?